mercredi 22 avril 2009

Une terre durable (IV)

Un petit peu de mou dans la publication ces derniers temps, mais on va se reprendre, ne craignez rien! Tout d'abord la suite de la pentalogie "une terre durable".

Parce qu'il est utile de savoir pour comprendre, cet article nous explique pourquoi, du point de vue environnemental et sociétal, la viande peut poser problème. L'article présente la situation existante, sans prendre de gants. Il est là pour nous aider à réfléchir et à nous conscientiser, notamment pour mieux accepter des décisions qui viendraietn inexorablement nous forcer à le comprendre. La parole est à Polygala 13:

Une vache, pour vivre, a besoin comme nous de protéines et de calories. Ce qu’elle trouve dans ce qu’elle mange normalement : de l’herbe. Eh oui, la nature est bien faite !
Un fermier, il y a une cinquantaine d’année pouvait vivre (pauvrement j’en conviens) sur une ferme de 5 hectares, apte à nourir 5 vaches … en Ardenne.

Nous sommes alors en période d’après guerre, la population a souffert de malnutrition. Une campagne est menée en faveur de la consommation de viande. Et la production a dû suivre. Ensuite, la population mondiale a augmenté, sérieusement. Et la production a dû suivre. Actuellement, le continent asiatique, traditionnellement très petit consommateur de viande, s’est converti aux normes occidentales. Et la production au niveau mondial, doit suivre…
Toutes ces étapes ont eu un coût éthique. La concurrence a sonné le glas du petit paysan proche de ses bêtes. Nous parlons maintenant chez nous de fermes unifamiliales de 300 bêtes… Comme nous manquons de terre pour produire la nourriture de ce bétail, nous l’importons et passons à l'élevage intensif.

Nos terres peuvent produire du maïs (apport de calories) de manière assez rentable mais pour les protéines, nous nous tournons vers … le soja . Plante miracle, l’Europe en importe 39 millions de tonnes par an - soit une file de 23.000 km de camions remplis de soja. L’homme en utilise un petite partie directement (huile, chocolat, sauces, produits vitaminés mais aussi peintures, encre, cosmétiques, bougies… ). L’essentiel assure l’apport protéinique pour nos animaux d’élevage.

Le bétail n’a pas modifié fondamentalement son fonctionnement biologique. Il fournit une quantité de fumier, du lisier qui se retrouve dans nos cours d’eau. Les algues s’y développement, étouffant la vie aquatique normale.

En m'énervant un peu, je vous dis: Produisons, encore et toujours plus. Les déséquilibres sont absorbés par les marchés internationaux. Nous y écoulons nos surplus (viande, lait en poudre… ) à des prix défiants toute concurrence locale. Et dans les pays pauvres chargés d’écouler nos excédants, les paysans soumis à une concurrence déloyale ferment boutique et les bidonvilles s’étendent.

De plus, au Brésil et en Argentine, gros producteurs de soja d’exportation (vers l’Europe mais aussi la Chine), il faut produire toujours plus, créer toujours plus de terres agricoles, (deux fois la superficie de la Belgique entre 2003 et 2005) . Et c'est dès lors la forêt équatoriale et tout son écosystème fragile qui disparaît à … grand feu. (ndanne: la forêt équatoriale, outre sa fragilité et son important réservoir de biodiversité joue un rôle important dans la régulation du climat mondial et la déforestation sans replanter entraîne une augmentation importante du dioxyde de carbone, gaz à effet de serre bien connu, dans l'atmosphère)

Et pour augmenter le rendement, pesticides et engrais sont distribués sans retenue, ainsi que les problèmes de pollution et de santé. Le soja transgénique, résistant aux herbicides, favorise ce gâchis.

Les petits paysans locaux (40 ouvriers pour 200 hectares) sont chassés de leurs terres et vont eux aussi grossir les populations des bidonvilles puisque la production industrielle de soja n’emploie qu’un ouvrier sur 200 hectares… Autre conséquence non négligeable, les terres consacrées aux exportations ne produisent plus de denrées alimentaires pour couvrir les besoins locaux.

Résumons : nous mangeons, les fermiers des pays producteurs ont faim, les paysans du tiers monde soufrent de famine. De grosses multi-nationales de l’agro-alimentaire se portent bien.

Oui, mais à part culpabiliser plus que de raison à chaque fois qu'on mange un steak, que peut-on y faire? Je vous donnerai mon point de vue dans le dernier article de la série!!

Polygala13

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