mercredi 11 mars 2009

Ma voiture, et alors?

Voilà bien une question qui pourrait fâcher. Une voiture, le symbole anti-écologie. Et bien oui, je pense que dans le pratique et naturel, il ne faut pas se voiler la face et la possession d'une voiture reste pour beaucoup d'entre nous assez indispensable. Je m'imagine mal, quoique ce soit théoriquement faisable, me lever encore plus tôt, pour aller à vélo conduire mes deux enfants à l'école et filer ensuite à la gare avant de poursuivre vers le boulot. Surtout par un hiver tel que celui que nous venons d'avoir!

Donc la voiture: utile notamment lorsque l'on n'habite pas en ville, ou pour les trajets professionnels ou autres qui sont vraiment peu accessibles en transports en commun ou à vélo/pied.

Le tout est de bien cerner son besoin:
- en ai-je vraiment besoin? Si ce n'est que pour aller chercher mon pain à 500 mètres de chez moi, peut être n'est-elle pas indispensable?
- Que vais-je faire sur la route? Des petits trajets courts (5 -10km) ou des longues randonnées sur autoroute? Même si le diesel est particulièrement attractif du fait de son prix moins élevé à la pompe, il n'en reste pas moins que les moteurs doivent chauffer longtemps avant d'avoir leur rythme de croisière et consomment sur des petits trajets une quantité effrayante! Au final, vu l'augmentation d'encrassement du moteur, on peut se demander qui y gagne!
- Vais-je souvent transporter des choses lourdes ou prendre des rues vraiment mauvaises? Je vise là tout particulièrement les gros SUV actuels, certes très confortables et agréables, mais peut être un peu trop consommateurs (quoique, certains s'améliorent).
- Le Car-Sharing n'est il pas un bon compromis si je ne roule pas souvent? En effet, lorsque l'on habite en ville, que l'on n'en sort pas tous les jours, cette option peut être très avantageuse, et pas seulement au point de vue environnemental: pas besoin de chercher pour se parquer, pas besoin de payer une assurance, des entretiens, etc. (voy. par exemple Cambio dont le nombre d'utilisateurs ne cesse de croître!).

Et pour le choix des voitures, je vous conseille ce catalogue des émissions de CO2 où vous trouvez, après avoir téléchargé le catalogue 2008, à partir de la page 24, une liste très complète des véhicules sur le marché (français désolée) et leur consommation.

Outre le CO2, il faut également tenir compte de toute une série d'autres polluants émis par nos voitures: le CO, les NOx, les particules fines et les hydrocarbures principalement. Là ça devient plus compliqué encore de lire les infos avant l'achat, sauf que la législation européenne impose des normes en la matière, ce qui nous simplifie un peu la vie car il suffit de vérifier à quelle norme la voiture correspond. Nous sommes actuellement soumis de manière obligatoire à la norme EURO 4, d'ici 2011 la norme EURO 5 sera obligatoire et EURO 6 pour 2015.

Pour les diesels, l'un des gros problèmes est l'émission de particules fines, pour cela, il faut vérifier que votre véhicule dispose bien d'un filtre à particules.

Je ne vais pas dire qu'après ça vous aurez une voiture propre, mais tout au moins un maximum respectueuse. Il faut bien entendu en prendre soin et faire vérifier les réglages très régulièrement.

Il existe aussi les voitures hybrides (mais je suis mitigée sur leur réelle efficacité écologique), les biocarburants, les voitures à hydrogènes, etc. mais cela fera l'objet d'un autre article!

Enfin, pour être vraiment le plus respectueux possible, je vous conseille d'adopter la conduite "écologique" (qui sera aussi économique), cela se marque vraiment au niveau de la jauge de carburant et du portefeuille. Vous pouvez à ce sujet notamment relire l'article de Cha sur les dilemmes de citadine, qui abordait déjà ce sujet.

Sur ce,
Bonne route!

Anne

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Le bio-carburant est pervers:
- il lie le prix des céréales à celui du carburant dont la demande ne cesse d'augmenter (demande en hausse, prix en hausse)
- il pousse à la récupération de terres actuellement non agricoles (forêts, jachères) et cela mènera à une dégradation mondiale des terres arables. Et peut-être songera-t-on aussi à récupérer les réserves naturelles...
- il donne bonne conscience au consommateur ... puisque c'est bio, consommons gaiement, on ne fait pas de tort à la planète.

- Certains pays produisent du bio-caburant alors que leur population a faim!

Le bio carburant aide au respect des accords de Kyoto en matière d'émission de co2 mais à quel prix!

A propos de carburant, avez vous une idée de la consommation des bateaux de pêche? J'en parlerai un jour aussi!

Amitiés à tous

Anne a dit…

Aaah, ma réponse a disparu!

Je disais donc: judicieuse remarque.

Cependant je voudrais la modérer en signalant que les biocarburants ont l'avantage déjà d'exister et de proposer une alternative réalisable. Bien sûr ils ne peuvent pas remplacer les carburants fossiles à la vitesse d'utilisation qui sont les leurs actuellement (ou alors il faut cloner la terre), mais ils sont là dans l'attente de technologies plus efficaces et d'une réelle diminution de la consommation mondiale.
Et l'agriculture mondiale, pour nourrir le monde, aura toujours besoin de force mécanique. Je ne parle pas de mécanisation àtout va, mais simplement d'un minimum de confort de travail auquel les agriculteurs ont également droit. Si la traction animale revient en force (et c'est très bien comme ça!), je pense un peu utopique de penser qu'elle suffise à nourrir les 7 milliards d'humains attendus.
Pour moi les biocarburants rejoingnent les éoliennes dans la panoplie de choses réalisées utiles mais qui ne sont certainement pas des panacées (et sont parfois dangereuses à mettre dans les mains de spéculateurs intéressés, mais je m'égare).

Cha a dit…

Pas certaine qu'on puisse complètement comparer éoliennes et biocarburants et je suis certaine qu'Anne le sait aussi. Le "problème" des éolienne est surtout qu'elles ne tournent en moyenne que 25% du temps et qu'il faudra donc toujours les combiner à une autre source d'énergie plus stable. Pour les biocarburants, je crois qu'on a commis pas mal d'erreurs dans le domaine et qu'il faut rapidement lancer d'autres alternatives permettant de les reléguer au passé. En général, il faut s'attaquer d'urgence au problème de l'approvisionnement en énergie. Et pour cela, je pense qu'une partie de la solution se trouve dans l'énergie nucléaire - un autre débat ;-)

Anne a dit…

Ce que je veux dire en les comparant, c'est que ce ne sont pas des panacées. Ces technologies sont utiles, à faible dose, parfois temporairement, pour permettre l'apparition d'autre chose.
Tiens, un article aujourd'hui parlait du flop des biocarburants en Belgique ;) Visiblement tout le monde se rend compte que ce n'est pas une solution miracle.

Pour l'électricité, c'est un autre débat, mais je ne souhaite pas vivre dans un champ d'éoliennes, c'est sûr. D'un autre côté, mon avis sur le nucléaire est que c'est hyper temporaire, à peine plus long que le pétrole ;) Dans 50 ans, on fera quoi si on ne trouve rien d'autre d'ici là? Retour au feu de bois et à l'huile de muscle!!! :D

Anonyme a dit…

Houlaaa ;-) Le gros débat... Pas d'accord du tout sur les 50 ans, mais tu as vu que j'ai écrit "une partie de la solution" donc on va finir par tomber d'accord ;-)

Ch.

Axel a dit…

Finalement, tout est une question de stockage de l'énergie.
Quand on y pense, le biocarburant n'est jamais qu'une méthode permettant de stocker l'énergie solaire (qui doit présenter une disponibilité comparable à l'éolien) en énergie chimique. Alors, je me demande s'il n'y a rien de plus efficace? Les panneaux solaires photovoltaïques par exemple? Je chercherais donc plutôt dans cette direction même si je crois à fond dans l'huile de colza chez nous, en tout cas pour répondre aux besoins de l'agriculteur.
Une autre piste selon moi, serait de diversifier les méthodes de stockage de l'énergie. Soyons créatif. Une usine qui a besoin d'énergie mécanique et qui s'équipe d'une éolienne, doit-elle vraiment produire de l'électricité avec son éolienne? Ne peut-elle pas stocker de "l'énergie potentiel"?
que le problème est complexe et contrairement à "Ch." je pense qu'il s'imposera à nous bien avant les 50 ans dont il est question dans le commentaire de Anne, notamment en terme de qualité de l'air et de changement climatique. J'ai bien l'impression que la limite ne sera pas les stocks disponibles mais notre résistance aux pollutions que la combustion du pétrole entraine.
Axel