samedi 29 novembre 2008

Dilemmes de citadine?

J'ai envie de partager une petite réflexion sur l'approche différente des "citadins" et des "campagnards" face à la vie "pratique et naturelle" comme Anne et moi l'entendons. Il ne s'agit pas de me lancer dans une étude comparative de la qualité de vie entre ville et campagne, je ne m'en sortirais pas, le subjectif, l'objectif et le pas prouvé étant trop imbriqués...

Anne et moi écrivons ce blog avec une philosophie commune mais depuis un contexte très, très différent: avec versus sans enfants, habitant en rase campagne versus en plein centre de la capitale, travaillant à la maison versus à l'extérieur, sensible aux allergies versus estomac fragile, ... Nous faisons donc chacune des choix différents, et je me limiterai ici à aborder quelques uns des miens, dictés par ma qualité de citadine. 

La plus grande difficulté pour moi est de gérer ... ma culpabilité face à l'utilisation de la voiture. Je sais parfaitement que je pourrais m'en passer sans affecter réellement ma qualité de vie et pourtant je n'arrive pas à franchir le pas (qui me soulagerait principalement d'un point de vue financier - c'est une vision à court terme mais ça finira par me convaincre...). Je suis une fidèle abonnée aux transports en commun, je marche énormément et j'utilise régulièrement le vélo pour les "déplacements de service". Dès lors, il m'arrive très fréquemment de n'utiliser la voiture que le week-end: pour aller faire les "grosses courses", pour quitter Bruxelles ou (oh, honte) pour me rendre à mes cours du samedi matin car en voiture, je ne mets que 5 minutes pour un trajet simple, qui en transports en commun en prendrait au moins 20 (et le samedi matin, le sommeil est sacré - qui oserait me contredire). Mais quel "campagnard" se rend systématiquement à pied à la bulle à verre ou au magasin bio? Je crains que la voiture soit un dilemme pour tous et que si on ne peut pas s'en passer, il faut se contenter de ne pas trop mal l'utiliser. Je suis d'ailleurs une adepte de la "conduite écologique", ce qui me semble être une contradictio in terminis... d'où ma culpabilité. A méditer. 

La vie en appartement comporte des avantages, par exemple en termes de consommation d'énergie: l'appart étant très bien isolé, situé au troisième étage sur six, en milieu de rangée et pas trop grand, la consommation pour se chauffer est moindre que dans une maison. Mais les limites sont évidentes: vu mon type d'appart, pas moyen de négocier un passage à l'eau de pluie ni de tenter les panneaux solaires et inutile de préciser que ceux qui l'ont construit dans les années '50 n'ont pas prévu de pompe à chaleur... Ce n'est évidemment pas le cas pour tous les appartements, mais dans le mien, c'est clair, c'est net: l'eau est pleine de calcaire et l'énergie n'est que "verte" si mon fournisseur ne me raconte pas de carabistouilles. 

La taille de ma cuisine empêche a priori d'utiliser un compost, même si je sais qu'il existe d'excellents systèmes qui ne sentent pas mauvais et n'attirent pas d'insectes. Je suis par contre intransigeante sur le tri des autres déchets: une belle malle en osier cache le papier, mon "sac bleu" a une petite place bien à lui dans mon entrée, à côté de la boîte pour trier le verre. C'est petit chez moi, mais ce n'est pas une excuse pour tout! Après tout, ce compost, je vais m'y intéresser d'un peu plus près, surtout que j'ai décidé de faire entrer plus de verdure entre mes quatre murs. 

Quitter la ville pour la campagne? Non, pas pour moi! Il y a trop d'avantages pour moi à habiter à 2 km de mon travail! Et est-ce que mon empreinte écologique à moi serait tellement plus basse à la campagne? Pas certaine! La ville, c'est mon choix et je continue à mener mon petit combat - tout relatif, bien entendu - pour améliorer, où je peux, mon quotidien citadin vu sous l'angle "pratique et naturel". Et Anne fait la même chose à la campagne. Même combat, autres armes!

Cha




2 commentaires:

Anonyme a dit…

Super, le lien vers le site du WWF pour calculer son empreinte écologique. Je n'ai qu'un seul regret: c'est qu'ils ne proposent pas, dans les bonnes résolutions à adopter, d'aller s'installer aux USA pour leur montrer de quelle pompe à chaleur on se chauffe!

Anonyme a dit…

Cha tu mets le doigt...sur le clavier bien sûr mais surtout sur une équation insoluble dans l'état actuel de la société. Comme on ne peut imaginer de rassembler 6 milliards d'individus sur un même point, il faut tout transporter, les travailleurs, les touristes, les matières premières et les produits finis! Donc, quel que soit l'endroit où tu habites, tu consommes de l'énergie pour le transport. Mon petit combat personnel, j'achète local, le plus local possible et j'évite les trucs chinois, les fruits exotiques... Mais c'est décourageant, souvent le produit Belge est ... nettement plus cher que le produit étranger, à moins qu'il ne soit inexistant (essaye de trouver de la technologie Belge ou même européenne! ) Le problème là est économique.
Plus que le combat personnel qui est une goutte dans un océan, je crois aux mesures collectives imposées. Mais la somme des prises de conscience individuelles, surtout si elles sont commentées sur un blog comme le vôtre, fera qu'un jour les gens seront prêts à accepter ces mesures "contraignantes".
Alors, bravo, continuez le combat!